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Période charnière de la vie, l’adolescence est marquée par des bouleversements sociaux, cognitifs et émotionnels. L’identité se construit, l’autonomie se développe, l’avenir se dessine. Cette période est critique pour la santé mentale des jeunes et elle est marquée, aujourd’hui, par l’omniprésence du numérique et des écrans et par les préoccupations environnementales. L’anxiété et la détresse psychologique gagnent du terrain. Heureusement, la santé mentale des jeunes est prise au sérieux et une multitude d’initiatives voient le jour.
Statistiques sur l’état de la situation de la santé mentale des adolescents
La majorité des jeunes se portent bien et disent être satisfaits de leur vie. Néanmoins, près du tiers (29 %) des élèves du secondaire présentaient un niveau élevé de détresse psychologique en 2016-2017. En 2010-2011, c’était 21 %. Les troubles anxieux ont aussi doublé pendant cette même période, passant de 8,6 % à 17,1 %. En 2016-2017, autour de 15 % des jeunes rapportaient aussi avoir pris des médicaments prescrits pour se calmer ou se concentrer dans les deux semaines précédentes. Ces chiffres à la hausse méritent interpellent les experts qui souhaitent inverser cette tendance.
Problématiques de santé mentale chez la jeunessse
D’aucuns appréhendent la santé mentale d’un point de vue pathologique ou médical, selon un vieux réflexe qui perdure : la schizophrénie, la bipolarité chez l’enfant et l’adolescent, la dépression chez les jeunes, le TDAH, les troubles anxieux, les troubles alimentaires ou la dépendance aux drogues.
Dans notre dossier spécial, ainsi que dans l’ensemble des publications de 100°, nous préférons aborder la santé mentale des jeunes dans sa globalité, en nous référant à la santé mentale positive. Il s’agit d’un concept selon lequel la santé mentale ne se résume pas à l’absence de troubles mentaux. Certains éléments retiennent l’attention.
Cyberdépendance chez les adolescents
En consultant notre dossier spécial Santé mentale chez les jeunes, vous trouverez un texte consacré à l’impact de l’omniprésence du numérique et des écrans dans la vie des jeunes. On y apprend que 80% des jeunes Canadiens souhaitent garder leur téléphone dans leur chambre la nuit. Plusieurs estiment qu’ils l’utilisent trop et aimeraient diminuer leur temps-écran. Néanmoins, on sait que la cyberdépendance touche à peine de 1 à 3 % des jeunes, dont plus de 95 % ont un autre trouble de santé mentale.
Qu’est-ce que la cyberdépendance? « L’usage problématique d’Internet et des nouvelles technologies, communément appelé cyberdépendance, se traduit par une utilisation persistante et récurrente des technologies ou des moyens de communications offerts par Internet qui engendre des difficultés chez l’individu. La cyberdépendance amène un sentiment de détresse et des problèmes au niveau psychologique, social ou professionnel », indique l’experte Marie-Anne Sergerie sur son site cyberdependance.ca.
Comment aider les jeunes en lien avec la cyberdépendance ?
- Éduquer et sensibiliser les jeunes et les adultes qui les entourent sur le temps passé en ligne, mais surtout sur le type de contenus consultés et les activités et sur les conséquences d’une surutilisation.
- Établir ensemble un cadre d’utilisation des écrans à respecter.
- Utiliser des logiciels de contrôle parental.
- Consulter des ressources.
Écoanxiété
L’Office de la langue française du Québec propose la définition suivante de l’écoanxiété sur son site Internet : « Sentiment d’anxiété ou préoccupation ressentis par une personne devant les bouleversements causés par les changements climatiques et l’appréhension de leurs conséquences. »
Au Québec, 17 % des jeunes de 18 à 25 ans manifesteraient un niveau d’écoanxiété élevé. Cette anxiété peut se traduire par une réponse adaptative qui nous amènera à augmenter des gestes pro-environnementaux. Cependant, elle peut aussi être néfaste si elle prend des proportions démesurées et qu’elle induit de l’insomnie, des symptômes dépressifs et anxieux, ou des crises de panique.
Quelques trucs pour apaiser les craintes des jeunes qui vivent de l’écoanxiété:
- Reconnaître et atténuer l'écoanxiété des jeunes en les aidant à mieux gérer leurs émotions et en leur permettant d'exprimer leurs sentiments sans jugement.
- Encourager des choix écoresponsables pour montrer que nous tenons compte de l'avenir de la planète et de leur avenir.
- Favoriser la connexion avec la nature, les bonnes nouvelles environnementales, les saines habitudes de vie et être un allié dans la lutte environnementale.
- Aider les jeunes à trouver des ressources professionnelles si leur anxiété ou leur mal-être deviennent envahissants.
Une liste complète de 10 pistes de solutions est exposée dans notre dossier spécial Santé mentale des jeunes : l’affaire de tous!
Troubles du sommeil chez les jeunes
Plusieurs jeunes souffrent d'un manque de sommeil, ils sont des difficultés d’endormissement, ont le sommeil léger et dorment insuffisamment. Chez les 12 à 17 ans, il est recommandé de dormir environ 8 à 10 heures, mais les adolescents ne dorment pas assez bien et pas assez longtemps. Or, on sait qu’un sommeil de qualité est associé à une bonne santé mentale. Presque la moitié des jeunes souffrent d’un manque de sommeil. Les effets possibles ? Irritabilité et sautes d’humeur, baisse d’énergie et de motivation, manque de concentration.
Quelques idées pour favoriser un bon sommeil chez les adolescents:
- Favoriser la pratique régulière d’activité physique
- Encourager une saine alimentation, un repas léger le soir.
- Demander à ce que les écrans soient éteints une heure avant le coucher (pas de texto la nuit!).
- Tenter d’instaurer une routine apaisante en soirée.
- Établir des heures de coucher et de lever régulières.
Pourquoi la santé mentale est préoccupante chez les jeunes?
Santé mentale positive : c'est quoi?
La santé mentale positive est un concept émergent, de plus en plus répandu, selon lequel on évalue la santé mentale à l’aide d’une échelle de mesure axée sur les indicateurs positifs. L’idée est de reconnaître que l’on peut avoir reçu un diagnostic de trouble mental et tout de même bénéficier d’une santé mentale florissante. À l’inverse, on peut avoir une santé mentale languissante sans diagnostic de trouble mental.
Santé mentale positive : comment ça peut aider ?
Avec le concept de santé mentale positive, on met de l’influence des plusieurs déterminants individuels, sociaux et structurels. Ceux-ci peuvent favoriser une bonne santé mentale (comme un soutien familial important ou des compétences socioémotionnelles élevées) ou, à l’inverse, la compromettre (consommation d’alcool, pauvreté, violence, etc). On peut donc agir collectivement sur la santé mentale des jeunes en améliorant leurs conditions de vie.
Saines habitudes de vie et santé mentale
L’adoption de saines habitudes de vie est en lien direct avec la santé physique, mais également avec la santé mentale : sommeil de qualité, alimentation saine, pratique régulière d’activité physique, etc. Il importe de sensibiliser les jeunes à l’importance de vivre sainement et offrir aux jeunes de milieux défavorisés des opportunités afin qu’ils puissent eux aussi bénéficier de saines habitudes et d’en comprendre l’importance.
-> Pour en savoir plus, consultez notre dossier Santé mentale chez les jeunes : l’affaire de tous!
Intervenants en santé mentale
Ce que peut faire un parent / un intervenant
Quand les jeunes vivent une situation difficile, il faut d’abord les écouter, sans juger, sans banaliser, notent des experts interviewés dans le cadre de notre dossier sur la Santé mentale des jeunes. Il importe de leur donner la chance d’expérimenter, d’explorer et de développer leur autonomie, « en retirant le papier-bulle qui les surprotège », résume Renée Ouimet, directrice du Mouvement Santé mentale Québec.
Initiatives et organismes en lien avec la santé mentale des jeunes
De nombreuses initiatives émergent aux quatre coins du Québec pour favoriser une bonne santé mentale chez les jeunes. En voici quelques-unes.
- Tel-Jeunes
- Fondation Jeunes en Tête
- Coup de pouce jeunesse
- Passeport
- Espace Transition
- Ateliers 360
- Hors-Piste
Pour découvrir la liste complète ainsi que des initiatives ailleurs dans le monde, consultez notre dossier Santé mentale des jeunes : l’affaire de tous!
